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Vent d'Est, vent d'Ouest de Pearl BUCK

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Genre : Roman

 

Quatrième de couverture :

Kwei-Lan vient d’être mariée, sans le connaitre, à un jeune Chinois auquel elle a été promise avant même sa naissance. Ce Chinois revient d’Europe, il a oublié la loi de ses ancêtres, il ne respecte ni les coutumes ni les rites…

Le frère de Kwei-Lan, l’héritier mâle, dépositaire du nom et des vertus de la race, qui vient de passer trois ans en Amérique, annonce son mariage avec une étrangère ; il revient avec elle…

A travers les réactions des membres de cette famille de haute condition où l’attachement aux traditions, le culte des ancêtres, l’autorité du père et de la mère n’avaient encore subi aucune atteinte, la grande romancière Pearl Buck nous fait vivre intensément le conflit entre la jeune et la vieille Chine.

 

Ce que j'en ai pensé :

Plus qu’une histoire, l’auteur nous offre matière à réfléchir en opposant deux visions des choses. D’un côté, nous avons la narratrice, Kwei-Lan, élevée dans la cour des femmes, dont elle n’est jamais sortie depuis sa naissance, par sa mère en vue de se marier et de donner un fils à son mari et à sa belle-famille à laquelle elle appartiendra désormais. La jeune fille se plie aux règles sans jamais se rebeller, cela faisant partie de l’ordre des choses. Toute en retenue et en pudeur, elle accepte son sort. Malheureusement, celui à qui on l’a mariée a étudié en Europe et en est revenu avec des idées nouvelles, en opposition avec les anciennes coutumes. Il lui fait clairement comprendre que lui non plus n’a pas eu son mot à dire pour ce mariage et qu’il l’a accepté de mauvais gré. Elle va donc tout faire pour le conquérir et honorer ses ancêtres. Je l’ai trouvée très touchante dans ses tentatives désespérées pour plaire à son mari. Ils sont deux parfaits étrangers : lui, avec ses idées de modernité et elle, pétrie de vieilles croyances et totalement dévouée aux traditions. Ils ne se comprennent pas. Et pourtant, elle va tout tenter pour que cela fonctionne et petit à petit, va faire des compromis qui ouvriront le cœur de son bien-aimé. On la voit évoluer. Elle va apprendre à composer, garder le meilleur de la civilisation chinoise comme le culte des Anciens, le respect des parents et s’ouvrir à la modernité en quittant le toit de ses beaux-parents pour suivre son mari dans leur maison occidentale, en débandant ses pieds ou bien encore en gardant son fils près d’elle.

A côté de cela, une deuxième histoire se fait jour : celle de son frère. Tout comme son mari, il est parti étudier à l’étranger mais lui revient avec une femme étrangère. Nous assistons alors à un conflit ouvert entre le frère de Kwei-Lan et ses parents, notamment sa mère. Tous les deux sont obstinés et vont camper sur leurs positions, ils se ressemblent en fait énormément tant physiquement que moralement. La narratrice va alors se retrouver tirailler entre son frère et l’étrangère, qu’elle apprend à connaitre et qu’elle va accepter dans sa famille et sa mère, qui l’a élevée et envers qui elle manifeste beaucoup de respect.

Cette lecture m’a interrogée : doit-on systématiquement rejeter les traditions au profit de la modernité ? Plus que cela, elle montre le conflit entre les aînés, les parents et les jeunes, les enfants, entre le passé et l’avenir. Finalement, les enfants vont s’affranchir des usages ancestraux pour grandir, devenir adultes. Ils prennent leur indépendance, suivent leur propre chemin. C’est une métaphore de la vie. C’est donc un livre qui parlera à tout le monde. C’est aussi un appel à l’ouverture, qui nous montre que tout ce qui vient de l’étranger n’est pas mauvais, contrairement à ce que pensent les parents de Kwei-Lan, qui considèrent les Occidentaux comme des barbares primitifs, un choc des cultures pour les uns (les parents) et une assimilation pour les autres (le frère et le mari). Le regard de la narratrice nous aide à voir tout cela et l’écriture de Pearl Buck le met magnifiquement en forme. Elle ne prend jamais parti, nous relate les faits à travers la voix de Kwei-Lan, soulève des questions mais ne donne pas de réponses tranchées. A chacun de se faire sa propre opinion. Sans conteste, je lirai d’autres livres de cette auteure.

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C
<br /> <br /> je l'ai lu ado, et j'avais adoré ce roman. J'ai mions aimé ma dernière lecture d'elle, Pavillons de femme, dont la deuxième partie m'a semblée trop longue,et inutile même.<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
L
<br /> <br /> Merci Choupynette : j'en choisirais donc un autre pour ma seconde lecture de cette auteure <br /> <br /> <br /> <br />