Genre : Policier
Quatrième de couverture :
Lorsque la richissime Emily Inglethorp est retrouvée empoisonnée dans son manoir de Styles, les soupçons se portent rapidement sur son très jeune mari, Alfred Inglethorp.
Mais (…) [le] colonel Hatsings (…) décide de faire appel à son vieux compagnon Hercule Poirot.
Ce dernier met alors tout en œuvre pour découvrir à qui pourrait profiter le crime.
Car il y a aussi les beaux-enfants de Mme Inglethorp, et Cynthia, la protégée de la défunte : tous auraient pu se procurer la strychnine fatale…
Ce que j'en ai pensé :
Il s’agit ici du premier roman écrit par Agatha Christie et de la première enquête mettant en scène Hercule Poirot, narrée par son ami Hastings et donc entièrement vue du point de vue de ce dernier, un peu à la manière du Dr Watson avec son compère détective, Sherlock Holmes.
Il partage ses pensées avec le lecteur, les faits et les indices récoltés lors de l’enquête, ses soupçons, sur la mort de Mrs Inglethorp et le probable coupable.
La victime, belle-mère de son ami, John Cavendish, était une femme forte et autoritaire.
Elle menait son petit monde à la baguette, qu’il s’agisse de ses beaux-fils pour qui elle tenait les cordons de la bourse ou de Cynthia, la fille d’une amie défunte, qu’elle a pris sous son aile et qu’elle semble traiter en servante, lui demandant sans cesse quelque chose.
Invité à Styles par John, il rencontre Hercule Poirot, un autre de ses amis, hébergé avec d’autres belges dans une pension, aux frais de Mrs Inglethorp, leur bienfaitrice.
Le lecteur s’amuse beaucoup des théories avancées par le jeune homme qu’est alors le capitaine Hastings (il a 30 ans) et du regard qu’il porte sur Poirot, qu’il admire mais dont il doute également du jugement.
Celui-ci aurait, selon lui, en prenant de l'âge, perdu de ses capacités à résoudre des enquêtes.
Bien sûr, il n’en est rien et le détective belge nous le prouve admirablement, s’amusant lui aussi de la naïveté et de l’imagination fertile de son compagnon, le baladant, tout comme l’auteure balade son lecteur avec cette intrigue particulièrement tortueuse et retorse, qui ne semble aboutir à rien, si ce n’est à des voies sans issue.
J’ai deviné certaines choses mais encore une fois, j’étais bien loin de la solution – complexe et simple en même temps – et le pire, c’est que j’avais vu juste à un moment donné puis… j’ai douté et en suis venue à une autre piste, me faisant à mon tour bernée par le petit homme belge.
Bref, pour une première enquête et surtout pour le premier roman écrit et publié par Agatha Christie, l’intrigue est déjà parfaitement maîtrisée et on sent l’œil amusé et aiguisé de la Dame derrière, qui porte un regard objectif sur ses personnages, notamment Hastings, qu’elle mène en bateau, tout comme elle le fait avec son lecteur, dévoilant ses billes à la toute fin du roman dans la scène culte où, comme à chaque fois, Hercule Poirot révèle enfin ses cartes et dénouent les fils – bien embrouillés, dans cette intrigue – sous les yeux de son public !
Le pire, c’est que, même si je ne l’avais pas encore lu, je savais que j’avais vu l’épisode de la série avec David Suchet et je me suis quand même fait avoir, me laissant porter par l’histoire et ne me souvenant pas de sa résolution ! Vive ma mémoire de poisson rouge ^^
Une lecture commune réalisée avec Enna, qui a lu Le Mystérieux Mr Quinn et Mr Quinn en voyage. Nous ont rejointes également Anne, Jojo en herbe avec Le Meurtre de Roger Ackroyd et Stéphanie avec Le Train bleu.