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Britannicus de Jean RACINE

Genre : Théâtre (tragédie)

 

Quatrième de couverture :

Une mère autoritaire et possessive, un fils sournois et pervers, un vertueux demi-frère par alliance, une jeune fille enlevée en pleine nuit, un gouverneur dont on a bien du mal à savoir s’il est un noble caractère ou un politique imbécile… Nous sommes dans le palais de Néron, où se déchainent la violence, le sadisme, la cruauté.

Qui l’emportera de Néron, l’empereur, ou de Britannicus, l’héritier légitime ? Agrippine saura-t-elle retenir la main criminelle de ce monstre naissant, ce fils qui commence à vouloir l’écarter du pouvoir ? (…)

 

Ce que j'en ai pensé :

Il y a plusieurs années de cela (en classe de troisième), j’avais lu et beaucoup aimé Andromaque, pièce du même auteur et m’étais promis de le relire mais sans jamais le faire… Ce livre faisant partie du Baby challenge Théâtre de Livraddict, c’était l’occasion ou jamais de tenir cette promesse.

J’ai apprécié de retrouver la plume poétique de l’auteur, ces vers qui font mouche et qui révèlent toutes les passions humaines : amour, haine, orgueil blessé, appât du pouvoir, fidélité, etc…

Afin de bien aborder le contexte, il est intéressant de lire la (les) préface(s) écrite(s) par l’auteur, même si comme toutes préfaces, elles en disent un peu trop sur l’histoire. Elles permettent de bien comprendre les personnages, savoir quelles sont les libertés prises avec la réalité, les polémiques suscitées par la pièce lors des premières représentations et l’accueil du public. On découvre un Néron bien différent de l’image que l’on peut avoir de lui et pour cause, nous sommes ici au début de son règne, lorsque l’empereur est encore aimé de ses sujets et toujours sous l’influence d’une mère envahissante, pleine d’ambition pour son fils et pour elle et dont il cherche à s’émanciper, avec l’aide de ses conseillers, Burrhus et Sénèque. Il manque encore de confiance en lui. On le voit évoluer progressivement et tendre vers le tyran meurtrier et destructeur, l’incendiaire et le matricide qu’il deviendra par la suite. Cette évolution se fait toute en subtilité. La créature (Néron) finit par échapper à son créateur (Aggrippine), qui n’a plus aucun contrôle sur lui et qui contribue à faire de lui le monstre qu’il va devenir… A côté de la mère et du fils despotiques, Britannicus fait plutôt pâle figure. Finalement, il est très peu présent et s’affiche davantage comme la victime plutôt que comme le héros de cette tragédie qui porte pourtant son nom… J’ai adoré la scène finale, en apothéose et où la morale est sauve même si de funestes présages menacent la cité et les personnages. C’est aussi et avant tout une fable sur le pouvoir, sur la façon de gouverner avec deux visions opposées : d’un côté celle de Néron et Aggripine, qui ont une vision égoïste de celui-ci, qui cherche à l’accaparer à leur profit, par tous moyens, y compris la crainte et la violence à l’encontre de ceux qui s’opposent à eux, directement (Néron) ou indirectement (Aggripine est plus calculatrice, plus subtile) et celle de Burrhus, pour qui l’empereur appartient au peuple et non plus à lui-même ou son entourage, il doit gouverner dans l’intérêt de tous, contenter ses sujets.

Malgré tout, la tragédie n’est pas mon genre de prédilection et la lecture n’a pas toujours été facile. J’ai retrouvé beaucoup de lieux communs à Andromaque, laquelle reste ma préférée et j’aime Racine mais à petite dose, point trop n’en faut au risque de me lasser…

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