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Simone Veil : "Non aux avortements clandestins" de Maria POBLETE

Genre : Document

 

Quatrième de couverture :

Ce qui la révolte, c’est l’avortement du pauvre. Elle sait que les bourgeoises fortunées partent en Angleterre. Elles sont prises en charge par des gynécologues, bénéficient d’une anesthésie, de repos et rentrent chez elles en bonne santé. Les autres, les pauvres, les mal loties, meurent ou sont mutilées… Les praticiens ont mené une étude sur les suites des avortements clandestins, comme l’ablation de l’utérus, des problèmes aux reins, sans compter les décès… Simone partage avec les médecins la conviction qu’il est urgent de changer la loi. C’est un impératif médical. Elle ne peut plus supporter cette injustice.

 

Ce que j'en ai pensé :

Ne vous attendez pas à une biographie de Simone Veil. Ce n’est pas le cas : il s’agit ici de narrer un épisode de sa vie : la lutte pour légaliser l’avortement. L’auteur revient sur l’histoire de Simone Veil, sans entrer dans les détails, permettant d’expliquer son engagement (attention, il ne s’agit pas d’un document sur la vie dans les camps : la déportation de Mme Veil est évoquée mais uniquement pour expliquer sa détermination, son désir de réussir, de s’imposer en tant que femme dans son milieu professionnel, en hommage à sa mère, Yvonne). Le pourquoi et le comment expliquant l’adoption de la loi de janvier 1975 légalisant l’avortement (sous le respect de certaines conditions) sont abordés. J’ai trouvé que le sujet était très survolé, imprécis : on passe d’un événement à un autre très rapidement, les explications sont vagues. De même, le contexte est juste effleuré : il aurait était bon de repréciser que nous sommes alors dans les années 70, les femmes commencent à peine à prendre leur vie en main, à sortir du joug de leur père ou de leur mari pour s’émanciper et les progrès à faire pour parvenir à une réelle autonomie et égalité avec les hommes sont encore nombreux (il faut attendre 1985 et la réforme des régimes matrimoniaux pour que celle-ci soient réelle et entière, au moins au sein du couple… On attend encore l’égalité professionnelle et notamment « à travail égal, salaire égal »…).

 

La deuxième partie intitulée « Eux aussi, ils ont dit non [à l’avortement] » montre que cette lutte a été préparée en amont par des associations, des médecins, des avocats, depuis les années 50, avant la loi Veil et étend le sujet aux pays européens et aux Etas-Unis : aujourd’hui encore, l’avortement est interdit dans certains Etats. L’auteur montre également qu’en France, c’est un droit fragile, menacé par les commandos anti-IVG, la fermeture de centres pratiquant l’avortement par défaut de « rentabilité » et par certains médecins qui refusent de le pratiquer.

 

 En conclusion, c’est un ouvrage utile, permettant une première approche du sujet mais très insuffisant. Rappelons tout de même qu’il s’adresse avant tout aux jeunes (il est édité chez Actes Sud junior), ceci expliquant peut-être cela.

 

Quelques données à méditer :

« Au total, 54 pays interdisent l’avortement. Chaque année, 45 millions de femmes subissent une IVG. 97% des avortements à haut risque [en général, il s’agit des avortements illégaux où les méthodes utilisées sont archaïques, inhumaines et dangereuses] ont lieu dans les pays en voie de développement (…).

Plus de 68 000 femmes meurent encore chaque année suite à un avortement clandestin ».

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