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L'Amour d'une honnête femme d'Alice MUNRO

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Genre : Nouvelles

 

Quatrième de couverture :

« La maison dans laquelle ceci se passe ne ressemble en rien à la maison du rêve ».

Cette vie paisible dans un pavillon de banlieue, Amy, Karin et Pauline l’ont pourtant âprement désirée. Jeunes filles, elles croyaient qu’en se mariant et en fondant une famille, leurs rêves seraient enfin comblés. Aujourd’hui, face au vide de leurs journées, elles réalisent que le temps a passé et qu’elles sont restées spectatrices de leur existence. Demain sera-t-il meilleur ?

 

Ce que j'en ai pensé :

Au jour d’aujourd’hui, je n’ai lu que 5 nouvelles sur les huit que contient ce recueil. Pourquoi donner mon avis maintenant en ce cas ? Parce qu’il s’agit d’un partenariat dans le cadre de l’opération Masse critique de Babélio avec les éditions Points, que je remercie tous deux et que j’ai déjà deux jours de retard pour rendre mon avis. De plus, je ne suis pas sûre de continuer et de lire les trois restantes. Mon opinion est faite et je pense en avoir fait le tour…

Toutes ont lieu dans les années 70 (à une exception près : Le Rêve de ma mère qui se déroule en 1945 et un peu après), à une époque donc où les femmes commencent à vouloir prendre en main leur destin, revendiquer leurs droits, même si dans les faits, elles sont encore sous l’emprise de leur mari ou de leur père, ce que l’on ressent bien dans chaque nouvelle. Les héroïnes se ressemblent aussi étrangement : elles se sont mariées parce que leur fiancé ou compagnon de l’époque en ont décidé ainsi, elles ne l’ont pas réellement choisi mais se sont laissé embarquer dans cette entreprise, dépassées par la rapidité des choses. Elles sont aujourd’hui à l’heure du bilan, nous content un épisode marquant de leur existence, un tournant de leur vie : le départ du compagnon de leur mère (compagnon marié d’ailleurs avec Anne, l’amie et confidente de la narratrice de Riche à crever), la rupture d’avec leur fiancé pour cause de grossesse imprévue et les relations difficiles avec le père, sujet qui revient souvent lui aussi tout au long de ce recueil dans Avant le changement, la fuite avec son amant et l’abandon plus ou moins volontaire de ses filles dans les Enfants restent, la venue au monde d’un bébé qui rejette sa mère et lui préfère les bras de sa tante dans Le Rêve de ma mère ou bien encore l’ éloignement irréversible d’une mère et de sa fille devenue adulte dans Sauvez le moissonneur. Une vision très pessimiste du mariage et de la famille, où la désillusion et la solitude sont reines. Même s’il y a toujours une touche d’espoir en fin de nouvelle, cela manque de luminosité et de nuance. On a l’impression que toutes les femmes de l’époque étaient malheureuses en ménage et entretenaient des relations difficiles avec leurs proches, à part peut-être Sophie qui semble véritablement amoureuse et épanouie aux côtés de Ian. Je sais bien qu’il s’agit d’une autre époque, j’ai peut-être du mal à me projeter, à comprendre pleinement ces femmes qui m’apparaissent très éloignées de moi mais, j’ose tout de même espérer que toutes n’étaient pas aussi passives, que certaines ont été bien mariées, par choix et non par absence de réaction et ont su trouver leur équilibre en devenant épouse et mère ou en étant la fille de leurs parents. De plus, dans un recueil de nouvelles, j’attends un minimum de diversité. Je trouve que c’est un formidable exercice de style pour les auteurs qui leur permet d’expérimenter de nouvelles choses, tant dans la forme que dans le fond or, ici, l’ensemble est très uniforme, monotone. Toutes les histoires et les personnages se ressemblent et finissent par se confondre. Lorsqu’on a lu une nouvelle, on a l’impression de toutes les avoir lues. Un avis et une lecture très mitigés donc. J’essaierai sans doute de lire un des romans de l’auteur, en espérant ne pas retrouver le même contenu, ce qui me fait un peu peur !

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