Titre français : Fille noire, fille blanche
Genre : Roman
Quinze ans après la mort mystérieuse de Minette Swift – une étudiante boursière de 19 ans admise dans une grande université – son ancienne camarade de chambre, Genna, commence le récit officiel ayant conduit à cet événement traumatisant. En reconstruisant la tumultueuse année des filles à l’université, Genna est également amenée à reconsidérer sa vie en tant que fille d’un célèbre avocat radical des années 60, dont les clients étaient des protestants contre la guerre du Vietnam recherchés par le FBI.
Mon avis :
La narratrice Genna nous raconte donc son année à l’université Shuyler et son « amitié » avec Minette Swift. Une amitié bancale (Genna donne plus qu’elle ne reçoit). Les deux jeunes filles sont à l’opposé l’une de l’autre tant au niveau de leur origine ethnique – Genna est une des descendantes du fondateur de l’université, lequel a aidé des esclaves en fuite à retrouver leur liberté dans les années précédant la guerre de Sécession ou même lors de celle-ci alors que Minette est la descendante d’une famille d’esclaves- que de leur milieu social –l’une est riche et l’autre est issue d’un milieu modeste - , leur religion –l’une est athée et l’autre Chrétienne, fille de pasteur et fervente pratiquante – ou leur caractère. Et pourtant, Genna se prend tout de suite d’amitié pour Minette, avant même de l’avoir rencontrer, un peu comme on se raccroche à une bouée. C’est étrange et pourtant, très révélateur de l’immense besoin d’amour de la jeune fille, de son besoin de plaire, facilement explicable par son histoire familiale. Mais, je n’en dirais pas plus, de peur de trop en révéler.
Autant j’ai beaucoup aimé Genna, qui doute, se cherche, manque cruellement d’assurance et fait tout pour plaire à Minette, pour trouver son approbation, autant je ne me suis pas du tout attachée au personnage de Minette, détestable à souhait avec ses grands airs. Je me suis même dis que ce qui lui arrive était bien fait pour elle, qu’elle l’avait bien cherché. Aucune compassion pour elle ! Pourtant, j’ai bien aimé cette histoire, on voit évoluer Genna et Minette, qui perd de sa belle assurance au cours du livre. J’y ai également vu derrière, une recherche d’approbation de la figure paternelle : en effet, les deux jeunes filles font tout pour plaire à leur père respectif. Ils sont leur modèle, leur héros, celui à qui elles cherchent à ressembler. Elles veulent qu’ils soient fiers d’elles ! Max Meade, le père de Genna est donc également très présent dans cette histoire, notamment lorsque Genna évoque les souvenirs du passé qui remontent à la surface. L’auteure sait très bien recréer l’ambiance, je n’ai eu aucun mal à sentir le climat de tension progressive qui s’installe, la suspicion, la paranoïa qui en découle. Je ne suis pas sûre d’avoir tout compris (j’ai compris les grandes lignes de l’histoire mais sans doute pas tous les détails) car le niveau d’anglais est tout de même assez soutenu et le mien un peu rouillé (surtout niveau vocabulaire) !
Un livre que je conseille donc, même si j’ai eu un peu de difficulté à le lire (à cause de la langue). Je lirai sûrement un autre livre de l’auteur mais en français cette fois-ci…