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Il s'agit d'un blog contenant les Critiques des livres que j'ai lus. Comme vous vous en rendrez compte, je lis de tout avec une prédilection pour les romans, la fantasy (même si j'ai un peu levé le pied en ce moment avec ce genre) et les policiers/ trillers. Mes auteurs préférés sont : Marc LEVY, Jean-Christophe GRANGE, David EDDINGS pour la Belgariade et la Mallorée, Jean-Louis FETJAINE pour la Trilogie des Elfes et bien d'autres encore dont je vous parlerai sûrement dans ce blog.

Orgueil et Préjugés de Jane AUSTEN

(Réflexion ô combien importante (hem hem) mais je préfère les nouvelles couvertures de l'éditeur (10/18) beaucoup plus jolies (j'ai mis celle de mon exemplaire - que je n'aime pas -, je vous mets la "nouvelle" en fin de billet, pour vous faire votre propre opinion))

 

Genre : Roman (classique)

 

 

Présentation de l’éditeur (Gallimard) - je n'aime pas celle de mon édition et j'ai la flemme de faire un résumé moi-même ^^ :

 

Orgueil et préjugés (1813) est le roman le plus populaire de Jane Austen.

 

L'histoire en est simple : Elizabeth Bennet, qui se croit dédaignée par Darcy, jeune homme riche et hautain, s'amourache d'un bel officier, Wickham.

 

Au roman sentimental et de coup de foudre, Jane Austen substitue celui qui décrit l'évolution d'une psychologie plus complexe, où se mêlent la raison, le sentiment de gratitude, la méfiance à l'égard des «premières impressions».

 

 

Ce que j'en ai pensé :

 

Première lecture de Jane Austen dont j’ai tellement entendu parler. En effet, même sans l’avoir lu, impossible de passer à côté de l’évocation des personnages : Elizabeth Bennett et Mr Darcy, sur la blogosphère littéraire !

 

Le début de ma lecture ne s’est pourtant pas fait sans heurt.

L’histoire tourne principalement autour du mariage des filles de Mrs Bennett, en somme rien de très excitant (je sens que je vais me faire lyncher mais tant pis, c’est dit ^^).

 

De plus, l’écriture est également très classique (mais pas désagréable, bien au contraire, seulement, cela m’a demandé un certain temps d’adaptation ! –«  Comme à chaque fois que j’ouvre un classique » me souffle la petite voix dans ma tête ^^).

 

Bref, je craignais déjà d’être (encore une fois !) le vilain petit canard en passant totalement à côté de cette lecture et puis, est arrivé le passage où Mr Darcy donne une lettre d’explication à Elizabeth, une lettre qui remet en cause tout ce qu’elle pense de lui – et que le lecteur partage avec elle !

 

Ma lecture est alors devenue beaucoup plus intéressante avec ce changement de perspective et l’habilité de l’auteur à remettre en question la clairvoyance de notre héroïne, jusqu’ici joliment vantée et mise en avant ^^

 

L’auteur analyse finement l’âme humaine, ne cachant rien des qualités et des défauts de ses personnages dont elle semble d’ailleurs s’amuser, comme le montre son ton ironique et sarcastique mais sans méchanceté, plutôt avec une grande acuité et sans complaisance non plus.

 

Je n’avais aucun mal à me la représenter avec un petit sourire en coin, en train d’écrire son manuscrit, le même petit sourire qui est souvent venu soulevé mes lèvres, quand elle évoque Mrs Bennett, par exemple, qu’elle prend plaisir à tourner en ridicule, soulignant son manque d’intelligence flagrant et sa manie d’en faire et d’en dire toujours trop, mettant souvent ses filles, Jane et Elizabeth, dans l’embarras.

 

Si Mrs Bennett n'est pas épargnée, tous en prennent pour leur grade : Mr Collins et sa flagornerie, son côté obséquieux qui m’insupportait et me faisait doucement rigoler en même temps, un vrai lèche-botte patenté doublé d’un personnage sûr de son importance, Lydia et sa futilité, son sans gêne hérité de sa mère sans doute et son aplomb qui frise l’inconscience et Catherine, qui semble suivre le même chemin, Mary, toujours plongée dans un livre, avide de se cultiver ou même la douce Jane, extrêmement charitable, d’humeur toujours égale, la confidente de notre héroïne mais d’une grande naïveté dans son désir de ne voir chez les autres que le bien, jamais le mal, Charlotte et son pragmatisme, Lady de Bourgh, toujours prompte à donner son opinion sur tout et sur tout le monde, qui n’aime pas qu’on la contredise (avec Elizabeth, elle va être servie !), les sœurs Bingley, de vraies pimbêches, hypocrites et qui, dans l’ombre, vont tout mettre en œuvre pour empêcher l’union de Jane et de leur frère, assez volatile de son côté ou encore Mr Bennett, n’aimant rien tant que se moquer de sa femme et la faire tourner en bourrique mais n’ayant finalement aucune prise sur les événements car réagissant trop tard, et qui perd ainsi de sa superbe, même aux yeux de sa fille préférée, Elizabeth (et même si j’ai une grande tendresse pour lui, un de mes personnages préférés !).

 

Les héros n’échappent pas eux non plus à l’œil et à la critique acérés de leur créatrice : on voit bien que l’opinion d’Elizabeth à l’égard de Mr Darcy souffre beaucoup de l’affront qu’il lui fait lors de leur première rencontre.

Il a froissé son ego et elle a aussi la vilaine habitude de porter des jugements souvent plein de bon sens et véridiques mais parfois hâtifs, comme vont ensuite le montrer les événements, sur les personnes qui l’entourent, que ce soit sur Mr Wickham ou sur Mr Darcy.

 

En même temps, comment lui en vouloir concernant ce dernier ?

Il est vrai qu’il n'apparaît pas sous son meilleur jour, au tout début du roman. Il nous est finalement décrit par contraste avec Mr Bingley. Les deux sont comme l’ombre et la lumière ou comme le jour et la nuit.

Autant Mr Bingley est avenant, de bonne compagnie, agréable et disert, autant Mr Darcy parait peu sympathique, hautain, suffisant et ombrageux. Heureusement, il se dévoile peu à peu au cours du récit et là où on voyait de l’arrogance et un sentiment de supériorité se substituent une grande discrétion, un sens accru des responsabilités et des convenances, un homme avec la tête sur les épaules, à la différence de son ami, qui parait plus impulsif, moins apte à prendre des décisions seul, en se faisant sa propre opinion.

Sans doute aussi la réaction d’Elizabeth à sa demande l’a-t-elle poussé à se remettre en question, comme il le lui fait savoir à la fin et à changer…

 

Finalement, seuls les Gardiner semblent échapper aux sarcasmes de l’auteur…

 

Je vous invite à lire la préface de Virginia Woolf (présente dans l’édition 10/18), très instructive sur l’ensemble de l’œuvre de Jane Austen et qui fait également une belle analyse de ce livre-ci en particulier !

 

Je ne saurai faire mieux !

 

En bref, ne vous laissez pas décourager par le premier quart de la lecture, poursuivez.

Même si l’histoire en elle-même n’a rien d’extraordinaire, avec sa thématique du mariage, en vogue à l’époque pour les demoiselles de bonne famille et notamment pour celles de la petite bourgeoisie, dont font partie les sœurs Bennett, pour asseoir leur position sociale, notamment et pourquoi pas, entrer dans « la cour des Grands », l’écriture de Jane Austen et la psychologie des personnages, justes, sans concession et faisant preuve d’une grande acuité et d’une ironie sans appel, sauront sans nul doute vous séduire, reproduisant avec un grand réalisme les préoccupations et les esprits de ses contemporains de la « bonne » société, plein d’orgueil et de préjugés, des travers très (trop) humains ! - et très courants, pas seulement dans la "bonne société", que ce soit à l'époque ou de nos jours, je ne prétends d'ailleurs pas y échapper ^^, ce qui rend cet ouvrage finalement très moderne aussi en un sens !

 

 

Chose promise, chose due, la "nouvelle" couverture des éditions 10/18 :

 

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T
C'est vrai qu'elle est jolie cette nouvelle couverture. Très beau billet!
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L
Merci, Tiphanie ^^
A
Bon je réessaye de laisser un commentaire !! ;) Toi aussi tu as succombé à Jane Austen, chouette !
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L
Oh zut, ça veut dire que tous ne passent pas ? Oui, mon premier Jane Austen : il fallait bien que je tente un jour et ça m'a plu donc il y a de fortes chances pour que d'autres romans de cette auteur atterrissent dans ma Pal ^^
B
Ah oui, la nouvelle couverture est beaucoup mieux ! J'ai la chance d'avoir les romans de Jane Austen en grand format, aux éditions Bourgois, je crois, sans dessin, juste avec des couleurs différentes : jaune, rose, bleu....<br /> Bonne continuation dans la lecture de cette romancière que j'aime tant.
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L
Merci, Bonheur du jour ! J'ai plein d'autres titres à découvrir d'elle, oui ^^
S
Je comprends ! j'ai lu ce titre après Emma (qui est plus accessible). Il faut se familiariser avec le style, l'époque, et tout et tout... Je te conseille Northanger Abbey !
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L
Merci pour le conseil : je note ^^ (et Emma aussi du coup !).
C
tu es allée sacrément loin tout de même avant que ta lecture devienne intéressante, j'avoue que le début est assez complexe dans le sens où on nous présente tout un tas de personnages. ;)
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L
Oui, il m'a fallu pas mal de temps avant de vraiment m'immerger dedans... C'est vrai que le début est complexe de ^par la présentation des persos, la mise en place du décor, des liens entre chacun et l'écriture à laquelle il faut se réadapter...
J
Bonsoir Alexielle, c'est une jolie critique que tu fais de ce monument de la littérature anglaise… Du coup je suis aller relire mon avis…que j'ai trouvé tellement succinct!!!
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L
Je t'avoue que je ne savais pas par quel bout commencer donc je ne suis qu'à moitié satisfaite mais merci, Joëlle (je vais lire ton avis ^^).