Genre : Policier
Quatrième de couverture :
(…) [Tommy et Tuppence Beresford] ont vieilli et, retirés des affaires, ils goûtaient des jours paisibles jusqu’au moment où ils se rendent à La Crête ensoleillée, maison de retraite pour personnes âgées où vit une tante de Tommy, Ada.
Tante Ada s’éteint doucement et une pensionnaire – Mrs Lancaster – part dans des conditions si mystérieuses que Tuppence est intriguée. Malgré les moqueries de son mari, elle décide de retrouver cette Mrs Lancaster.
Lorsque Tommy rentrera chez lui après avoir assisté à une conférence, ce sera pour apprendre que sa femme n’est pas revenue de la mission qu’elle s’est imposée.
Ce que j'en ai pensé :
Voilà un épisode que j’ai tout d’abord vu dans la série TV Miss Marple, laquelle menait l’enquête, Tuppence et Tommy n’étant que des personnages secondaires (mais c'est tout de même cet épisode qui m'a donné envie d'en apprendre davantage sur eux car on voit déjà le caractère de Tuppence qui m'a plu d'emblée !) alors que dans l’œuvre originale d’Agatha Christie, on retrouve mon couple préféré dans une nouvelle enquête de leur cru, point question de Miss Marple !
Lors d’une visite à La Crête ensoleillée, pour aller voir tante Ada, Tuppence fait la connaissance d’une charmante vieille dame, Mrs Lancaster, qui lui demande s’il s’agit de « sa malheureuse enfant » en regardant la cheminée. Délire de vieille femme ou souvenir bien réel qui émerge d’une mémoire vacillante ?
Trois semaines plus tard, celle-ci a mystérieusement disparu, retirée de cet endroit par une certaine Mrs Johnson dont il est impossible de trouver la trace. Il n’en faut pas plus à Tuppence pour se lancer tête baissée à leur recherche, persuadée que Mrs Lancaster est en danger, avec pour seul indice un tableau représentant une maison près d’un canal qui semble être au centre de bien des tragédies et la clé de cette énigme. C’est un personnage à elle seule.
L’intrigue se divise alors en trois parties : dans la première, on suit Tuppence qui défie toute prudence et se jette tête la première dans la gueule du loup. Dans la seconde, Tommy part à sa recherche et se faisant, ce n’est plus une mais trois enquêtes qu’il mène de front : sont-elles liées ? Ou sont-elles indépendantes les unes des autres ? Enfin, dans la troisième ils se retrouvent et mettent en commun les informations glanées chacun de leur côté.
Une intrigue donc qui parait simple au départ mais se complexifie au fur et à mesure que l’on avance dans la lecture et dont la résolution parait d’autant plus compliquée que les indices reposent davantage sur des « on-dit », sur les ragots et commérages rapportés par Mrs Copleigh, nombreux et sans queue ni tête à propos des habitants du village et de cette mystérieuse maison. Quelle est la part de vérité dans tout cela ? Comment faire le tri entre réalité et fiction ?
L’ajout des deux autres enquêtes vient encore ajouter à la confusion ambiante et si la résolution finale ne m’a pas paru claire dans un premier temps (malgré le fait que je me souvenais parfaitement du « coupable », de la fin de l’épisode mentionné mais il me semble que dans celui-ci beaucoup de choses ont été épurées, notamment les deux enquêtes parallèles, sur Mr Eccles et sur les soupçons du Dr Murray concernant des morts suspectes à la pension qui ont été purement et simplement supprimées, si mes souvenirs sont bons ou alors ça ne m’a pas autant marquée que dans le livre), contrairement à d’habitude, la petite ampoule ne s’est pas immédiatement allumée, je ne me suis pas exclamée « mais oui, bien sûr ! J’aurais dû m’en douter » (sans avoir rien vu venir comme dans toutes les intrigues de dame Agatha ^^), elle a fait jour au fil des jours (d’où l’intérêt parfois de laisser mûrir un avis après lecture au lieu de l’écrire de suite lol) et démontre encore une fois tout le talent de l’auteur pour tirer les ficelles, nous balader et avoir une maîtrise parfaite de ses intrigues.
De même, j’ai retrouvé avec joie son écriture et cette ironie délicieusement grinçante qui apparaît surtout au début, quand elle parle des vieilles tantes Ada (qui tiennent beaucoup de nos taties Danièle ^^) et des maisons de retraite où les membres de leur famille les mettent afin de s’en débarrasser, leur rendant visite une fois de temps en temps, par devoir plus que par plaisir.
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