Genre : Roman
Quatrième de couverture :
Frank Money est Noir, brisé par la guerre de Corée, en proie à une rage folle.
Il doit retrouver à Atlanta sa jeune sœur, Cee, gravement malade, afin de la ramener dans la ville de leur enfance en Géorgie – « le pire endroit du monde ».
S’engage pour lui un périple dans l’Amérique ségrégatonniste des années 50 où dansent toutes sortes de démons.
Avant de trouver, peut-être, l’apaisement.
(…)
Ce que j'en ai pensé :
Home c’est l’histoire de deux êtres cassés par la vie : Frank, revenu de la guerre de Corée sans ses amis d’enfance, Mike et Stuff, rendu à la vie civile sans aucun soutien psychologique, en proie à ses démons, hanté par les souvenirs. Il va se reconstruire en allant rejoindre sa sœur, Cee et apprendre à vivre avec ses fantômes. C’est l’histoire d’une reconstruction, d’une recherche de soi, qui va le mener à faire la paix avec le passé plus éloigné, celui de son enfance. Pour l’aider, il va trouver des personnes en chemin qui vont lui apporter leur soutien.
Quant à Cee, c’est « l’enfant du ruisseau », née sur la route en plein exil pour fuir un Texas peu accueillant envers les gens de couleur. Elle est la mal-aimée de la famille, des parents et des grands parents, celle qui subit le plus le courroux de Lenore, la grand-mère par alliance. Heureusement, elle peut compter sur son grand-frère, son protecteur, jusqu’au jour de son départ pour la Corée. La voilà alors seule pour faire face à son bourreau, pour affronter le monde extérieur. Il lui faudra elle aussi apprendre à avancer, à se débrouiller seule, à s’affirmer.
Chaque personnage nous livre ses pensées, son ressenti, sa version de l’histoire, ce qui les rend plus attachants, plus humains, nous aide à les comprendre, à les juger moins durement, même les plus détestables comme Lenore.
L’histoire se déroule sur fonds de retour de la guerre de Corée et de ségrégation. C’est une histoire de misère humaine, affective et d’exclusion mais contée sans aucun misérabilisme, l’espoir perce au bout du tunnel, donne la force aux personnages d’avancer, de lutter.
J’ai beaucoup aimé l’écriture de l’auteur, très réaliste et pleine d’humanisme. C’était mon premier livre d’elle mais certainement pas le dernier…